Salvia officinalis
Nom commun: Sauge

Règne Plantae

Division Magnoliophyta

Classe Magnoliopsida

Ordre Laminae

Famille Lamiaceae

Genre Salvia

Nom binominal

Salvia officinalis


Classification
La sauge est l’herbe sacrée qui sauve et maintien en bonne santé.

DESCRIPTION DE LA PLANTE

Sous arbrisseau formant un beau petit buisson à tiges quadrangulaires, ligneuses à la base, portant des feuilles opposées, oblongues, veloutées et grisâtres (plus grises argentée vers le sommet)      .  Plante très aromatique donnant naissance au printemps à des grappes de fleurs bleu violacé ou parfois roses voir blanchâtres. Les graines sont petites brunes et rondes.

HABITAT ET CULTURE 

Originaire des pourtours de la méditerranée, la sauge affectionne

les lieux ensoleillés dans les sols calcaires aussi bien que sur la  silice…mais préfère les sols légers et sablonneux.

Il existe plus de 900 variétés de SAUGES…….mais les 3 principales de nos régions méditerranéennes  sont : la sauge officinale (étudiée ici)… la sauge des prés (salvia pratensis) et la sauge slarée (salvia sclaréa) qui existaient et étaient utilisés aussi à l’époque romaine.


ETHYMOLOGIE

L’origine du nom de la sauge vient du Latin SALUS ( le salut) ou SALVUS/SALVA (sain, en bonne santé).

SALVIA SALVATRIX….NATUREA CONSILIATRIX (sauge salvatrice et conciliatrice de la nature


PLANTE ATTRIBUÉE AU DIEU JUPITER

La légende veut que Jupiter  fût élevé par la chèvre Amalthéa sur le mont Ida entouré par des buissons de sauges. Cette sauge aurait conférée au lait de la chèvre dont se nourrissait le dieu des pouvoirs divins et extraordinaires d’où le nom devenu commun «  d’herba sacra ».

Selon Ovide c'est une naïade, à qui Jupiter est confié encore enfant par Rhéa, sa mère. Elle prend soin du jeune dieu en le nourrissant grâce au lait d'une chèvre ; cette dernière cassant un jour une de ses cornes, elle la ramassa, l'entoura d'herbes fraîches, et la remplit de fruits, puis la présenta ainsi aux lèvres de Jupiter. C'est ainsi que serait née la corne d'abondance.


                                RITUEL DE LA RECOLTE

La personne désigné pour aller cueillir la sauge faisait préalablement un sacrifice de pain et de vin puis se revêtait d’une tunique blanche  et allait les pieds nus et propres.

Il fallait (et il faut toujours) éviter d’utiliser des outils en fer parce que les composants et les sels de fer sont incompatibles avec les essences de la sauge.


                                 Cette plante sacrée était une plante                              de purification….brulée sur les autels des dieux….pour  leur envoyer des messages et pour nettoyer l’espace rituel de toutes les forces maléfiques.

Les préparations à base de sauge (pour la consommation….les libations…et les sacrifices) étaient souvent réalisées avec de l’hydromel (boisson sacrée) qui augmente encore les pouvoirs de la plante.


ELLE EST AUSSI LE SYMBOLE DES VERTUS DOMESTIQUES ET EST ATTRIBUÉE AUX PENATES

Divinités étrusques puis romaines, la plupart du temps en paires, chargées de la garde du foyer et de la famille. Plus spécialement du foyer (cuisine et cuisson) et du garde manger (utilisation de la sauge).

Chaque famille choisissait deux pénates (parmi les grands

dieux ou les grands personnages déifiés). Un pour la

nourriture et l’autre pour les boissons. Ils étaient toujours

invoqués ensemble. On utilisait pour les vénérer ou les

remercier des feuilles de sauge que l’on brûlait.

Dans chaque habitation romaine on réservait un petit

autel ou plus largement un laraire pour leur culte.

Les pénates sont attachés à la famille et la suivent

dans ses déplacements (au contraires des lares qui sont et restent attachés à un lieu ou une domus)

La sauge était aussi utilisée pour honorer la déesse Vesta (déesse du feu et du foyer) brûlée sur les autels ou en confectionnant des couronnes pour les vestales. Ses feuilles et fleurs étaient jetées sur le peuple pendant les processions.


CROYANCES

La sauge était entourée de beaucoup de croyances chez les gens du peuple :

-pour accroitre la longévité ou apporter l’immortalité….consommer de la sauge pendant le mois de mai.

-dormir avec un oreiller rempli de sauge encourage les rêves prophétiques.

-ne jamais planter soi même de la sauge dans son jardin car cela apporte mauvaise fortune…..il faut le faire faire par quelqu’un de sa famille ou par un ami proche.

-porter de la sauge dans un petit sac en lin sur soi apporte sagesse et sérénité.

CUISINE 

La sauge est un des premiers condiments avant l’arrivée des épices.

Les Romains mâchaient des feuilles de sauge confites dans le vinaigre et en ajoutaient dans les salades……les feuilles de sauge aromatisaient les bières ; parfumaient le vin avec le genièvre et le romarin.

La sauge ne supporte pas la friture ni l’ébullition….il faut l’ajouter au dernier moment dans les potages ou les préparations.

La sauge doit être utilisée seule et ne supporte pas la concurrence d’autres herbes….

Parfaite pour parfumer les viandes blanches en particulier le porc. Les romains adoraient l’oie rôtie, bourrée de sauge sans parler du cochon de lait à la broche, du canard farci à la sauge ou des petits oiseaux ainsi parfumés…… ainsi que pour préparer une sauce  excellente avec les viandes ( purée d’oignons cuite+sauge+miel+baies de sureau).

La sauge était souvent associée aux fèves et aux châtaignes (cuitent ensemble  la sauge permettait de mieux les digérer et d’éliminer les flatulences).


COMPOSITION ET PROPRIETES

Contient des tanins, un principe œstrogène, une essence (bornéol, salviol (camphre se sauge), cinéol, salvène, salvone (appelée aussi thuyone de très grande toxicité à fortes doses)

Les parties utilisées sont : les feuilles et  les fleurs (sans danger)  et l’huile essentielle

ATTENTION: ne jamais utiliser soi-même de l’huile essentielle de sauge en dehors d’un strict contrôle médical. Peut être epileptisante et toxique pour le système nerveux même  à faibles doses : 2 fois plus toxique que l’absinthe.

EN USAGE INTERNE

La sauge est utilisée en interne pour traiter les indigestions et les flatulences et surtout relève les forces de l’organisme.

La sauge est un astringent, antiseptique, herbe tonique, elle détend, supprime la transpiration, améliore la fonction hépatique et la digestion, la sauge possède des propriétés anti-inflammatoires, antidépresseur et des effets ostrogéniques.

Elle est également utilisée pour réduire les excès de la lactation chez les mères allaitantes et les sueurs nocturnes (en particulier dans la ménopause), salivation excessive, transpiration trop importante des aisselles et des mains, l'anxiété, la dépression, les problèmes de stérilité et la ménopause.

Elle a également des propriétés favorables pour le foie et est utilisée pour augmenter la fonctionnalité hépatique.

INFUSION : 20 gr de plante  séchée (feuilles et fleurs) pour 1 litre d’eau bouillante. Laisser in fuser 5mn hors du feu. Prendre 2 à 3 tasses par jour

EN USAGE EXTERNE

DECOCTION : 30 gr de plante par litre d’eau. Bouillir 10mn et laisser refroidir.

Sur la peau on utilise la décoction pour cicatriser les plaies.

En outre, elle a des effets antiviraux et antimicrobiens et est souvent utilisée dans les soins capillaires pour lutter contre les cheveux gras et huileux par la régulation de la production de sébum du cuir chevelu.

En bains de bouche (aphtes, stomatites, ulcérations). Elle est utilisée pour traiter divers problèmes de rhumatismes (bains).


SIROP DE SAUGE : 500gr de plante entière, 2 litres d’eau, 1,5 kg de sucre. Plonger la plante dans l’eau bouillante et laisser infuser à couvert pendant 12 heures. Filtrer et exprimer, ajouter le sucre et faire cuire à petit feu pendant 10mn. Vérifier la consistance du sirop qui doit attacher sur le bord du récipient en se refroidissant. Mettre en bouteilles et conserver au frais.


VIN DE SAUGE : 1 litre de bon vin rouge ou blanc, 100gr de plante et du sucre. Faire macérer la sauge dans le vin pendant une semaine. Filtrer. Ajouter du sucre suivant votre volonté, mélanger et mettre en bouteilles pour conserver au frais.


EAU DE SAUGE A L’ANCIENNE : Avec 1 litre d’alcool à 90°, 150gr  de feuilles fraiches, 750 gr de sucre et ¾ de litre d’eau. Faire macérer les feuilles dans l’alcool pendant 1 mois. Filtrer et ajouter le sirop obtenu en faisant fondre à petit feu le sucre dans l’eau. Mélanger et mettre en bouteilles pour laisser reposer au frais pendant 2 à 3 mois.


#salviahaut AERA republique romaine Page Principale herboristerie romaine Armoise herboristerie Romaine antique Romarin herboristerie Romaine antique